
Je vous recommande cet article de Politico.cd, qui met en évidence le combat d'une femme contre les violences basées sur le genre.
Honneur aux hommes et aux femmes qui œuvrent pour la protection et la promotion des droits de la femme, en R.D.C et dans le monde.
Koffi Olomidé invité à Nairobi pour une
prestation s’en prend à Pamela, une de ses danseuses à l’arrivée de l’aéroport.
Les caméras filment la scène et la vidéo fait le tour sur internet. Une députée
Kenyane, Joyce Lay, fervente militante des droits des femmes au Kenya,
initiatrice du Gender Based Violence (violence basée sur le genre) tombe sur la
vidéo. Elle demande dans l’immédiat la confiscation du passeport de la
star de la rumba Congolaise et exige son arrestation et son expulsion. Sauf
qu’on ne savait pas que l’honorable Joyce Lay est avant tout un grand fan de
Koffi Olomidé –Entretien Exclusif!
Vous avez réclamé l’arrestation de Koffi
Olomide quelques minutes après l’acte posé à l’aéroport. Comment avez-vous
appris la nouvelle ?
Ce que
Koffi a fait est un acte honteux. Il a travaillé si dur, pendant des
années, pour arriver là où il est dans sa carrière. Et en tant que fan
numéro un je dois dire que j’étais déçue. Je suis un grand fan de Koffi.
Toute jeune, je l’ai aimé ainsi que sa musique. Le voir traiter une femme comme
ça en plein jour et devant les caméras. Une femme, qui plus est, ajoute du
piquant à sa musique. Cela laissait tant de questions dans l’esprit de
ses fans de voir la manière dont il traite les personnes qui travaillent avec
lui. J’étais très en colère et déçue en même temps. Je dois dire que même les
stars ou super star comme Koffi ne sont pas au-dessus de la loi. D’ailleurs à
leur niveau, ils doivent être des modèles sur la place publique.
Vous avez donc réclamé son
arrestation
L’agression
est un crime et cela doit être puni. J’ai ordonné son arrestation parce que
c’est cela que les officiers de police auraient dû faire. Il ne devrait même
pas être autorisé à entrer au centre-ville. La réglementation correcte aurait
fait qu’il soit arrêté, verbalisé, condamné et embarqué dans le vol suivant
pour retourner au Congo. J’étais vraiment en colère !
On dit que vous avez ordonné qu’on saisisse
également son passeport ?
Dans
certaines circonstances quelqu’un qui commet un crime dans un pays étranger
tente de fuir ou essaye de s’échapper à la justice de ce pays avant d’être
incriminé et c’est ainsi que la confiscation de son passeport avait pour
vocation d’assurer qu’il ne s’enfuit pas jusqu’à ce que les charges soient établies.
Et une fois dans l’avion son passeport devrait lui être remis. Chacun a le
droit d’obtenir son document de voyage ainsi ma déclaration ne signifiait un
appel à violer ses droits.
Avez-vous rencontré personnellement Koffi
Olomidé avant son expulsion en RDC ?
Non,
je n’ai jamais rencontré Koffi personnellement. La première et la dernière fois
que je l’ai vu jouer en live (en direct) c’était au Kenya au festival de Koroga
le 15 mars 2016
À ce jour Koffi a-t-il encore le droit de
revenir au Kenya ?
Comme
il n’y avait pas d’interdiction … Oui, il peut entrer après avoir présenté des
excuses officielles au peuple du Kenya pour un tel acte honteux. Les hommes
doivent apprendre à dire pardon. Cela résout beaucoup des choses.
Vous êtes députée, très engagée sur les
questions de droits de femmes et même pressentie candidate à la prochaine
présidentielle au Kenya. Quel message pouvez-vous apporté aux femmes victimes
des violences dans le milieu professionnel ?
Il est
très difficile pour les personnes qui sont sous les feux des projecteurs de
parler ouvertement des harcèlements sexuels en raison de la stigmatisation et
de la victimisation. Je pense que la plupart d’entre elles passent par les deux
vices, mais ils ne peuvent pas s’en sortir sans en parler. Il faut
intensifier l’éducation civique pour que les gens comprennent ce qu’est le
Gender Based Violence (violence basée sur le genre) et comment le combattre. Je
fais présentement une campagne dans mon pays sur le GBV et mon but est de
m’assurer qu’une conscience soit créée à ce sujet. Et que la communauté soit
consciente et comprenne ce qu’est le GBV, et pourquoi il faut dire non à ce
genre de crimes. Les gens qui sont au pouvoir doivent apprendre à en
parler publiquement, sinon ils ne pourront pas se battre contre ces crimes. Ça
n’arrive pas seulement dans la basse classe de la société. Il n’y a donc aucune
raison pour que les gens des autres classes sociales restent silencieux à ce
sujet, et s’attendent que les gens d’une basse classe sociale règlent le problème
par eux-mêmes. Les gestes doivent suivre nos paroles. Comme je l’ai
précédemment indiqué, j’ai parlé ouvertement du GBV et du harcèlement sexuel et
j’encourage d’autres à le faire aussi. La compagne que je fais présentement
dans mon pays sur le GBV n’est pas si grande mais je crois que son impact sera
ressenti. En tant que membre du parlement, nous demandons que des efforts
soient mis en place, pour s’assurer qu’une conscience soit créée, et que le
peuple, spécialement les femmes comprennent que ce n’est pas dans leur avantage
de rester silencieux et que c’est très important d’en parler sans avoir peur
d’être victimisée.
Le Kenya est également un pays où il existe
beaucoup de problèmes sur les violences faites aux femmes. Que faites-vous
pour changer cette situation.
Je
suis le premier membre du parlement à appeler à la traduction de toutes les
lois Kényanes et de la constitution en kiswahili pour aider un nombre important
des Kenyans à comprendre les lois qui ont été créées pour eux et qu’ils
puissent se battre pour leurs propres droits. On a encore un grand nombre de
personnes qui ne lisent pas l’anglais et le fait d’avoir les lois en anglais
rend leur compréhension plus difficile, aussi de connaître leurs droits est
difficile. J’encourage aussi à la création de forums publics participatifs
au niveau des villages, commençant avec mon pays, et que ces forums soient
utilisés pour éduquer les communautés sur les lois pour qu’ils puissent
s’élever et s’opposer non seulement au GBV mais à toute autre violation des
droits humains et la corruption. Je crois aussi que lorsque les femmes ont
un pouvoir elles sont capables de se lever pour leurs droits. J’ai aussi des
programmes d’actions affirmatifs sous le contrôle de mon bureau qui travaille
pour donner le pouvoir aux femmes, aux jeunes avec handicaps, mais avec un
focus tout de même plus sur les femmes car la majorité des cas de GBV rapportés
sont des violences contre les femmes. Il ne devrait pas en même temps
ignorer les violences faites contre les hommes, car ce genre de crimes arrivent
aux femmes comme aux hommes. Les hommes doivent être encouragés à parler
lorsqu’ils sont victimes de ce type de violence car le silence détruit l’être
intérieur.
Propos recueillis par Ange Kasongo
Source : Politico.cd http://www.politico.cd/actualite/la-une/2016/07/25/exclusif-la-deputee-kenyane-joyce-lay-derriere-lexpulsion-de-koffi-olomide-sest-confiee-a-politico-cd.html#.V5aDWwKwTa4.twitter
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