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marche de l'opposition, le 27.09.2014 |
Les
événements qui se sont produits récemment au Burkina Faso poussent à la réflexion et l'on se demande s' ils auront des répercutions dans les pays où se pose la question de la révision constitutionnelle , à savoir, la République Démocratique du Congo, La République du Congo, le Rwanda et le Burundi.
Plusieurs analystes politiques qui se sont prononcés sur la question s'accordent sur le fait que ce qui se produit dans un pays n'est pas transposable de façon identique à un autre, compte tenu des spécificités de chaque Etat. Et aussi sur le fait qu'il y a une évolution dans les comportements : la présence de la Cour Pénale Internationale permet de réguler certains comportements, en ce sens qu' un événement pareil aurait pu autrefois se solder par un très grand nombre de morts.
Cependant, il est triste de constater qu'en Afrique, l' histoire se répète parfois, sans que l'on en tire des leçons. Pourquoi doit - on toujours en arriver là ? Pour le Burkina, aujourd’hui, le bilan fait état d'une trentaine de morts, d'une instabilité politique et de pertes matérielles; et sa population n'est apparemment pas au bout de ses peines (pensons à la tentative de récupération
du printemps arabe par certains groupes militaires et religieux). L'Afrique qui a besoin de se construire n'a pas besoin de telles choses. Et le peuple africain, longtemps meurtri par la guerre et par toutes sortes de maux, aspire à la paix et à l’amélioration de ses conditions de vie.
En République Démocratique du Congo, l'opposition n'a pas tardé à donner son point de vue sur les événements survenus au Pays des hommes intègres. Ainsi , le vendredi 31 octobre, lors d'une rencontre avec les membres de son parti, l'U.N.C, l'Opposant Vital Kamerhe avait déclaré ce qui suit :
- Il appréciait le courage du peuple Burkinabè et la réaction de sa police qui a empêché un bain de sang.
- Il annonçait un sit -in prévu pour ce lundi 03 novembre, devant le quartier général de la Monusco. Il précisait que l'objet de ce sit - in est d'obtenir la convocation d'un dialogue politique, sur base de l 'accord cadre d'Addis - Abeba et de la résolution 2098 point 14 b, du Conseil de sécurité des Nations - Unies.
L' heure est grave, et il est de la responsabilité de tous les acteurs politiques, tant de l'opposition que de la majorité au pouvoir, de transcender les différends et les ambitions personnelles en vue de penser à l’intérêt national. Il est important qu'ils puissent être conscients du fait que par leurs décisions et leurs actions, ils écrivent non seulement leur propre histoire, mais également l'histoire de tout un peuple.
Etant donné que la question sur la révision constitutionnelle se pose et agite le pays , j'aimerais clore cet article en citant un extrait de ce bel exposé des motifs de notre Constitution :
" Depuis son indépendance, le 30 juin 1960, la République Démocratique du Congo est confrontée à des crises politiques récurrentes dont l'une des causes fondamentales est la contestation de la légitimité des institutions et de leurs animateurs.Cette contestation a pris un relief particulier avec les guerres qui on déchiré le pays de 1996 à 2003.
En vue de mettre fin à cette crise chronique de légitimité et de donner au pays toutes les chances de se reconstruire, les délégués de la classe politique et de la société civile, forces vives de la nation, réunis en dialogue inter congolais, ont convenu, dans l'Accord global et inclusif signé à Pretoria en Afrique du sud,le 17 décembre 2002,de mettre en place un nouvel ordre politique, fondé sur une nouvelle Constitution démocratique sur base de laquelle le peuple congolais puisse choisir souverainement ses dirigeants , au terme d’élections libres, pluralistes, démocratiques, transparentes et crédibles. "
Sources :
- Tv 5 et Africa 24
- Constitution de la République Démocratique du Congo
- Déclaration de Vital Kamerhe, Président de l'Union pour la Nation Congolaise ( U.N.C)